1. |
Parmi les lions
03:58
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La nuit est noire et le bruit blanc
Des feuilles bercées par le vent
Emplit toutes les dimensions
Loin de l'asphalte et du béton
Par delà les rives du Styx
Jusqu'à travers la sphère des fixes
De l'humus aux constellations
Se déploie son exaltation
Il fut l'agneau parmi les lions
Relevé de sa dormition
Il est le saint céphalophore
À jamais vivant dans la mort
Quand tous les mutants incomplets
Font face à la sérénité
D'un homme dans sa finitude
L'aveuglement semble moins rude
Que de reconnaitre l'erreur
Hélas, pour leur plus grand malheur
La chair à vif, les os brisés
Ne changent pas le faux en vrai
Il fut la voix de la raison
Offrant l'antidote au poison
Il est le saint céphalophore
À jamais vivant dans la mort
Nul n'ébranle les fondations
Des piliers de la création
Et le châtiment tellurique
Emportera les hérétiques
La mémoire des innocents
Restera tachée par le sang
Hantée par la voix du martyr
Portée à eux par le zéphyr
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2. |
La Nuit
04:51
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En chaque lieu de la Terre
Dans chaque église
Une cité de lumière
M'était promise
Derrière ses remparts de diamant
Grands comme le ciel
J'aurais pu quitter les tourments
Être éternel
Mais par delà le Grand Sommeil
Des voix m'ont glissé à l'oreille
“Pour tous les fils des mille Soleils
Après un bref instant d'éveil
Viendra la nuit
Pour toi aussi”
Depuis ce jour à l'horizon
Un spectre noir
Me guette et souille ma raison
De désespoir
Depuis ce jour il approche
Il accélère
Glisse et rampe sur la roche
Flotte dans l'air
Sous les cendres diaphanes
Je me fane
Chaque jour le voile gris
S'épaissit
Les membranes vertes de l'espace
Se liquéfient
Et je suffoque, je trépasse
C'en est fini
Le tourbillon tentaculaire
Des nuées de Thysanoptères
M'étreignent pour me porter vers
Les funérailles de l'Univers
Loin dans la nuit
Vers l'infini
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3. |
Astronomie de l'Enfer
04:44
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Le long d'élégantes ellipses
Autour d'un astre nous voguons
Inconscients sur un astrolithe
Amas de roches en fusion
Les yeux de verre voient l'harmonie
Une hypersphère, un paradis
Mais à travers la féérie
S'étend l'enfer à l'infini
Des dimensions cataclysmiques
Aberrations géométriques
Un terrifiant ballet cosmique
Aux trajectoires erratiques
Tous les soleils de l'Univers
Seront jetés dans les abysses
Pour que plus jamais ne jaillisse
Le moindre fragment de lumière
Et tu as vu
Par delà le temps et par delà l'espace
L'indicible horreur, l'effroyable menace
Oui, tu as vu
Dans tes rêves l'imminence
De la mort, de la violence
Tu as dit
Ils ont ri
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4. |
Prophéties millénaires
05:13
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C'est un gouffre sans fond rempli de vase noire
Où peu à peu je sombre en perdant tout espoir
D'immondes créatures ont transformé la Terre
En sanglante sentine trempée de sanie
Où toute la beauté s'est noyée dans la glaire
Et me brûle les yeux comme un affreux prurit
“Cessez vos méfaits !”, implorent les ingénus
Des chœurs entonnent des prophéties millénaires
“Pour les méchants il n'y aura point de salut
Vous irez tous brûler à jamais en enfer
Les justes au contraire seront récompensés”
C'est à la lumière de ces grotesques fables
Que de telles horreurs paraissent supportables
Ils traversent la vie avec les yeux fermés
Je vois les bons périr par le feu, par la faim
Et leurs bourreaux gravissent le même chemin
Entonnant eux aussi une ode au lendemain
Qu'ils inscrivent dans leurs palimpsestes sans fin
Pourtant nul n'est jamais revenu de la Nuit
La seule certitude est la chair qui pourrit
Et le seul espoir de ces peuples asservis
Est de se libérer pour cueillir aujourd'hui
A chaque instant le gouffre sans fond me digère
Il me ronge le corps et ainsi me libère
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5. |
Sous le ciel vide
02:09
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Si dans cette macabre danse
Submergé d'immondes souffrances
Tu cherches amour et bienveillance
Regarde en l'air: le ciel est vide
Tu n'auras jamais pour seul guide
Que Mère Nature infanticide
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